Chère soeur, cher frère voyageur virtuel, aujourd'hui je t'offre une courte vie de sainte Begge, l'aïeule de Charlemagne.
Juste en passant, un détail : savais-tu que Charlemagne, longtemps, avait été lui-même considéré comme un saint? C'est assez récemment que l'on s'est avisé que c'est un anti-pape qui l'avait mené à la gloire des autels et qu'il avait été contraint à prendre cette décision par Frédéric II , personnage certes génial mais peu catholique... Et l'on ôta Charlemagne du calendrier des saints.
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Le 12 décembre, au Mexique a été un jour extraordinaire : l'on y fêtait le 475ème anniversaire de l'impression miraculeuse de la Mère de Dieu sur le manteau d'un pauvre Indien, Juan Diego. Le miracle eut lieu un mardi (comme cette année), le 12 décembre 1531 à 12h00.
Voici à présent la vie de Begge...
Quelques mots trop rapides sur sainte Begge…
Begge fait partie de ces saints trop peu connus, à propos desquels une recherche poussée serait nécessaire.
Elle naît au début du 7ème siècle dans la famille puissance du duc Pépin de Landen, dont elle est la fille. Son père et sa mère (Ida) sont des saints. Sa sœur également (Gertrude).
Il nous est difficile de deviner le mode de vie de la petite Begge (ou Beggue, Begghe, Begga) au foyer. Probablement, elle apprit la lecture, l’écriture et s’entraîna à goûter les perles de la littérature latine.
En 639, Pépin meurt. Aussitôt, Ida fonde des monastères, s’y réfugie et Gertrude prend en charge celui de Nivelles. Begge, elle, se marie. Son mari est lui aussi le fils d’un saint, Arnoul, l’évêque de Metz (à l’époque, les évêques mariés n’étaient pas rares), le jeune homme s’appelle Anségise.
L’histoire raconte que, lors d’une chasse, Anségise découvrit un petit garçon abandonné. Il l’emmena aussitôt à la maison où le couple l’adopta et l’éleva dans la même affection que leur fils, Pépin de Herstal.
Hélas, il s’agissait d’une vipère…
Une fois adulte, ce fils adoptif tua son père à la chasse et, galopant jusqu’au château de Chèvremont, sur les hauteurs de la Vesdre, il voulut contraindre Begge à l’épouser. Heureusement, celle-ci, avertie du danger, avait pris la fuite.
Quelques jours plus tard, Pépin rétablit l’ordre des choses en tuant de ses mains le parricide et en prenant à son tour le titre de duc. De lui naîtra plus tard le fameux Charles Martel, terreur des sarrasins, lui-même père de Charlemagne, que l’on ne présente pas.
A peine veuve, Begge décida de se rendre en pèlerinage à Rome, où elle fut reçue par le pape. Celui-ci l’encouragea à fonder un monastère, ce qu’elle fit sitôt rentrée en Austrasie. Elle choisit de beaux terrains en bordure de Meuse et fit construire sept petites églises, en hommage aux sept églises majeures de Rome qui l’avaient fortement impressionnée.
Cette fondation d’un type un peu particulier est à la base de la ville d’Andenne, non loin de Huy.
Elle fit venir de Nivelle à Andenne des reliques de sa sœur Gertrude, morte en odeur de sainteté quelques années plus tôt, ainsi qu’une poignée de religieuses. Bientôt, le monastère grandit, attira des foules, notamment du fait de sa générosité envers les plus démunis.
C’est à ce moment que Begge rencontra Mort. Ce curieux nom cache une histoire touchante, la voici :
« A la fin du 7ème siècle, 2 époux restés sans enfants priaient avec ferveur pour obtenir une descendance. Dieu les entendit et ils finirent par obtenir un héritier. Hélas, celui-ci était mort-né. Fou de douleur, son père, bûcheron de son état, le déposa au pied d'une statue de Notre-Dame, à Huy, et l'enfant revint à la vie. Cette histoire fit grand bruit dans les environs, et quand le bonhomme se mit à marcher, les Hutois disaient en le voyant passer: "C'est bien le petit Mort". Le nom lui est resté, pour l'éternité.
Mort était humble et aimait la solitude des bois. A l'âge de 15 ans, il devint gardien des troupeaux de la duchesse Begge. Mais comme il était très pieux, il souffrait de ne pouvoir assister à l'Office. Alors, Dieu lui accorda le don de bilocation, et lui fit la grâce de se trouver, en même temps, au milieu de ses bêtes et au pied de l'autel. Mais ce n'était point assez pour satisfaire la piété de l'homme: il décida un jour de se faire ermite et s'installa, après avoir vendu ses biens et distribué son héritage aux pauvres, une petite cellule entre Huy et Andenne, non loin de la Meuse, dans un endroit encore appelé aujourd'hui «Saint Mwèrt è Bwés» (Saint Mort au Bois). Il vécut là plus de 60 ans, dans la prière et le silence. Lorsqu'il fut âgé de près de 90 ans, ceux qui venaient entendre ses instructions le trouvèrent un jour sans vie. Mort était à nouveau mort, cette fois définitivement. Les habitants d'Andenne décidèrent de ramener sa dépouille dans leur ville, mais les animaux de traits furent intraitables: il fut impossible de leur faire prendre le chemin d'Andenne, et c'est à Huy qu'ils transportèrent le cadavre de Saint Mort.Comme on ignorait le jour de sa mort, on plaça sa fête au 15 janvier, jour de la fête de son célèbre homonyme Saint Maur. On l'invoqua également le premier dimanche d'août, le priant contre l'apoplexie, la paralysie, les hernies, les pierres aux reins, les maux de dents, de bras et de jambes. Une chapelle a été érigée à l'emplacement de sa cabane. Elle contenait, sous son autel, la pierre sur laquelle le saint ermite mourut… la seconde fois! Il existe une autre chapelle dédiée à Saint Mort à Coutisse, et une église à Latinne. »
Ces quelques mots sur saint Mort sont tirés presque intégralement d’une notice du site http://www.amdg.be/ que je recommande à tous les amateurs de vies de saints !
Begge elle-même finit par retourner au Père. On l’enterra à Andenne où ses reliques opérèrent de nombreux miracles. Aujourd’hui encore, on peut visiter son tombeau dans l’immense église classique qui remplace les sept petites qu’elle fonda. Ce tombeau de marbre noir surmonté d’une sorte de table portée par quatre personnages sculptés est visité par de nombreux pèlerins qui viennent prier la sainte de les délivrer de l’une ou l’autre maladie. Les nombreux ex-voto et souvenirs témoignent de l’efficacité de cette prière.
A Chèvremont, près de Liège, à l’emplacement de l’ancien château mérovingien, se dresse aujourd’hui une basilique tenue par les Carmes. On y trouve, dans le bas-côté nord un humérus de Begge et, à l’extérieur, dans une prairie en pente douce plantée de châtaigniers, une chapelle lui est dédiée.
Terminé en ce mardi 12 décembre 2006, 475ème anniversaire de l’apparition miraculeuse de Notre Dame de Guadalupe sur le manteau de Juan Diego (mardi 12 décembre 1531)
La Paix du Seigneur et la prière de sa sainte Mère accompagnent chacun de nos visiteurs.
Xavier.
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